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lundi 12 mars 2012

Macky Sall en Gambie et à Bissau, une fois élu

En campagne lors du premier tour de l'élection présidentielle du 26 février, le candidat Macky Sall a promis de faire de la question casamançaise une préoccupation majeure qui se traduira, la paix acquise, par la mise en œuvre d’un plan « Marshall ». Plan Marshall dans lequel le désenclavement occupera une place primordiale pour la relance du développement de la région méridionale du pays.

Par Hubert SAGNA,
Journaliste, Ziguinchor

Macky Sall a promis de mettre en œuvre tous les moyens nécessaires et s’est engagé à réunir toutes les bonnes volontés de la Casamance (la société civile, les femmes, les combattants du MFDC), de toutes les autres régions du Sénégal, des pays limitrophes (Gambie et Bissau) ainsi que le gouvernement du Sénégal et les forces de sécurité du pays. Il souhaite qu’ensemble, ils trouvent les voies et les moyens de régler ce conflit. 


Il a annoncé récemment qu’il consacrera, une fois élu président de la République, ses premières sorties à la Gambie et à la Guinée Bissau.

Au centre des discussions, la crise en Casamance, à coups sûrs !

Carte Bourgoing/GéoAtlas
Si l’on connait l’implication de ces pays frontaliers de la Casamance dans la gestion du conflit qui secoue la région méridionale du pays depuis trois décennies maintenant, on peut sans se tromper, affirmer que la recherche d’une solution à cette crise sera au centre des ses discussions avec ses homologues gambien et bissau-guinéen.

En effet, ces deux pays ont, depuis le début des événements de 1982 à Ziguinchor, point de départ du conflit, servi de base-arrière au Mouvement des Forces Démocratiques de la Casamance (MFDC). 


Mieux ils ont, en qualité de « pays garants », participé  aux différentes négociations d’accords de paix ou de cessez-le-feu dont les plus célèbres sont celles du 31 mai  1991 dans la capitale bissau-guinéenne, à Cacheu (Guinée-Bissau) le 17 avril 1992  et de Banjul I, II et III en 1999 en Gambie.

L’on se souvient, par ailleurs, des affrontements survenus courant mars et juin 2006 entre les factions de Salif  Sadio contre celle de César Atoute Badiate et Magne Diémé appuyée par l’armée Bissau sous la conduite du Général Tagma Nawei qui aurait bénéficié du soutien logistique du président sénégalais Abdoulaye Wade. 


L'on se souvient aussi de l’arrestation (entre 2006 et 2007) d’une vingtaine de chefs et combattants du maquis, de leur emprisonnement à « Mile 2 » pour dit-on, « atteinte de la sûreté » suite à la tentative de push perpétrée contre Yaya Jammey par le colonel Cham N’dour. La vérité, ont déclarés les condamnés, est qu'ils ont été arrêtés pour avoir combattu Salif Sadio. Ils ont été condamnés à  de lourdes peines (huit ans) et libérés le 12 mai 2011.  

La Gambie, base de retrait et réserve d'armes du MFDC


En plus de servir de base de retrait aux combattants du MFDC, la Gambie a livré à « Atika », la branche armée du mouvement indépendantiste, des armes neuves et performantes. D’où l’origine de la rupture des relations diplomatiques entre l’Iran et le Sénégal, le 23 février 2011, lorsque les autorités sénégalaises ont découvert que le Mammouth (Ahmadinejad) avait vendu des armes aux combattants du MFDC en les faisant transiter par le Gambie, le 27 octobre 2010.

En décembre 2011, le Président Wade a eu à effectuer un déplacement en Gambie pour discuter des questions relatives à la paix en Casamance. A cette occasion, il a réclamé à Jammey, l’usage du droit de poursuite liant les deux pays des bandes armées jusqu’en territoire gambien. 


Le président gambien a non seulement donné son accord, mais il a pris la décision de coopérer avec l’armée sénégalaise dans ces opérations en pointant certaines troupes militaires surarmés sur des points stratégiques de son pays, appuyant  les soldats sénégalais dans les opérations de "ratissage". 


Ces quelques exemples illustrent à merveille le rôle joué par ces deux pays dans ce conflit. Leur implication totale dans la recherche de paix peut contribuer à trouver une solution définitive à la crise.  


Macky Sall en est plus que conscient. La recherche de la paix en Casamance, dont il a promis de faire une préoccupation centrale de son quinquennat, ne se fera pas sans ces pays. D'où  l’intérêt de ses premières sorties dans ces pays voisins s’il est élu président de la République du Sénégal, au soir du 25 mars prochain..

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